Commentaires de Hugues.

Puisque on lit de beaux poèmes sur ce blog, puisque on parle des Restos du Cœur et de Coluche avec les passejaïres,
Nous ne pouvons pas nous empêcher de vous livrer un passage de Cœur de clown de
Frédéric Dard,

« C’est patient un pauvre, parce que ça n’attend rien.
Cça rit de pas grand-chose car c’est sans espoir.
Cça ne connaît que le présent, n’ayant pas d’avenir et plus du tout de passé.
Pareil à l’otarie, tu lui donnes un poisson séché et il bat des nageoires.
Il ne demande jamais rien à ceux qui ont tout, et juste un peu de pain à ceux qui ont peu…
Il est si peu encombrant qu’un porche désaffecté ou un couloir de métro lui suffisent pour dormir. Sa chambre à coucher, c’est la nuit, sa salle à manger, la rue.
Sa principale qualité est de passer inaperçu et, si tu l’aperçois, il a le bon goût de faire folklo et de fournir des photos réussies.
Il faut vraiment être un vieux jobastre comme l’abbé Pierre ou un enfoiré comme Coluche pour se rendre compte qu’il existe et qu’il est pauvre, le pauvre.
Et pour le dire aux autres. … »

« Il s’avançait vers le public, dans sa combinaison rayée, avec son pif d’auguste et ses lunettes d’ahuri, et il lui suffisait de pousser une onomatopée pour que la salle se déchaîne.
Il aurait pu se satisfaire d’être une immense vedette, prendre son pied à houspiller les pisse-froid, à moquer les Belges et les Suisses, à dire aux cons à quel point ils sont cons.
Seulement le clown avait un cœur et on ne voyait que son nez ! »


« L’air vif, en vent coulis, tranchant comme une lame,
Blesse de son poinçon la peau des miséreux
Et burine leur corps, et déchire leur âme :
L’hiver est beau ou triste, cruel aux malheureux. »

C’est un beau poème,
Et c’est sur le blog des passejaïres, merci…

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