Nous laisserons les voitures à Caraibat, le petit village sous les rochers comme son nom l’indique. Quère et Quière désignent, tout au long du Plautaurel, et selon les endroits, la crête calcaire qui domine les combes désignées par le nom de coume, Coumecaude, Coumetorte ou Coumanina. « aibat » signifie en bas.
Des rochers, il y en a ! Des dolomies, comme disent les géologues, d’autres préfèrent les qualifier de « Cheminées de fées ». Il devait y avoir beaucoup, des fées, à Caraïbat ! Je crois qu’elles ont aujourd’hui disparu ! En fait, tout cela n’est que balivernes. La véritable histoire, la voici :
Les faits se sont déroulés il y a longtemps, très longtemps même ! Après cependant que les Arabes, Sarrasins ou Maures, comme vous voudrez, ne vinssent guerroyer dans les champs de Caraïbat, au point d’y laisser un souvenir qui s’est perpétué jusqu’à nos jours…
C’était au temps des Seigneurs, au temps des Cathares peut-être! Caraïbat était un village heureux. Les terres y étaient riches, les troupeaux florissants et les Caraïbatoises aimaient les Caraïbatois qui le leur rendaient bien. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des Mondes, comme on dit !
Cependant, même les meilleures choses ont une fin! Cette situation l’eut aussi ! Un jour, le Seigneur leva l’ost. Les hommes laissèrent là leurs faux, leurs fourches, leurs troupeaux et leurs épouses et disparurent dans la vallée, vers d’autres horizons.
Sur le pas de leur porte, les vieux appuyèrent leur menton sur la poignée de leur canne, les garnements se mirent à faire des sottises et les femmes pleurèrent beaucoup. Puis elles prirent en main les faux, les fourches et les troupeaux et elles pleurèrent moins ! Elles finirent même par ne plus pleurer du tout lorsque les jeunes pastoureaux descendirent de la montagne pour proposer leurs services ! Et la vie reprit paisible dans le village, sous l’œil désapprobateur des anciens cependant qui s’interrogeaient beaucoup sur ce qui se passait la nuit sous le toits des chaumières.
Au loin, la guerre cessa et les hommes reprirent le chemin de leur demeure, animés par le chaud désir de retrouver leurs épouses. Lorsqu’ils entendirent leurs chants, les pastoureaux déguerpirent, les femmes effrayées s’égaillèrent sur le flanc de la montagne, les enfants turbulents les suivirent et les chants joyeux devinrent des cris de douleur et de colère au seuil des chaumières désertées.
C’est là que l’affaire se corsa car le diable intervint ! Les hommes désespérés l’invoquèrent et il se présenta à eux. Il n’eut qu’à pointer son doigt vers les femmes infidèles pour les figer à l’endroit même où elles se trouvaient ! Et c’est ainsi que vous pourrez voir La Maïne, la Jahude et leurs enfants pétrifiés au Rabastan sur le dos de la montagne !
Mesdames, prenez-en de la graine !
Nous passerons devant le Castella, cette muraille appuyée sur la roche. Je ne vous en dirai rien ! Je ne vous dirai d’ailleurs plus rien depuis la prestation de Philippe à Ste Catherine, d’autant que je serais trop impressionné par les silhouettes de Montségur, Roquefixade, Calamès ou Miremont ! Nous monterons donc paisiblement vers le col de Touron et passerons par le Clot des Bucs, cette petite combe enherbée perdue au milieu des buis.
« - Un buc, qu’es aco ?
- C’est tout simple : un buc est fabriqué comme un lérou.
- Un lérou ? »
C’est en effet tout simple : un buc, comme un lérou, est fabriqué au sein d’un arbre creux. Un arbre dont le cœur est mort et qui s’est reconstruit près de son écorce ! Je vous en ai déjà parlé … Contrairement au lérou qui contenait le lait de traîte le buc n’est qu’une simple ruche. Une ruche rudimentaire couverte d’une lauze !
Vous avez envie de marcher et vous en avez assez d’écouter mes bavardages ! Et bien continuons dans les buis. Mais sachez que vous allez longer une énorme doline et quelques unes plus petites qui captent les eaux de pluie pour les conduire dans un vertigineux dédale au cœur des roches calcaires. Peut-être au pays des fées !
Vous avez déjà faim ? Courage ! Au travers des hêtres vous allez bientôt découvrir la première jonquille, puis quelques autres et c’est un vaste tapis qui vous attend sur lequel vous pourrez festoyer !
« - Et s’il pleut ?
- S’il pleut, ce sera une aubaine pour les jonquilles qui échapperont ainsi à vos mains scélérates ! »
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2 commentaires:
Et c'est pour ça que tous les 5 avril, on peut apercevoir une fameuse équipe qui se dirige vers ce magnifique tapis de jonquilles afin de vérifier si "La Maîne", la "Jahude" et les autres ont été pardonnées et attendent patiemment de nouveaux passéjaires.
Et vous,les auriez-vous pardonnées?
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